Cette figure de Méduse, ou la Gorgone, est une interprétation de la mosaïque romaine présente dans les thermes de Dioclétien à Rome, aujourd'hui Musée National. Elle date du premier ou deuxième siècle avant Jésus-Christ.

Dans l'antiquité, le masque de la Gorgone est souvent représenté dans les maisons, les palais et sur les boucliers des soldats car elle est censée protéger du "mauvais œil".

Méduse en grec peut se traduire par "la protectrice" et Gorgone par "effrayante". Pourquoi cette ambivalence qui se retrouve sur le visage très androgyne de cette mosaïque?

Selon la mythologie, Méduse, petite-fille de la Terre et de l'Océan est une très belle jeune fille. Elle est violée par Poséidon dans le temple d'Athéna, déesse guerrière. Pour la punir d'un tel affront, Athéna transforme Méduse en une créature affreuse et dangereuse dont le regard pétrifie quiconque la regarde, même après sa décapitation par Persée ("effrayante") sur ordre d'Athéna. Celle-ci mettra sa tête sur son bouclier afin d'épouvanter ses ennemis ("protectrice").

Ce mythe évoluera au cours du temps et Méduse symbolisera la femme fatale qui effraie les hommes tout en les fascinant. Mais les temps changent grâce aux mouvements féministe et de Metoo qui permettent la libération de la parole des femmes. Méduse peut prendre sa revanche sur son violeur (Poséidon) et son meurtrier (Persée). C'est ce que j'ai voulu illustrer avec ce buste d'homme, Méduse menace la masculinité par sa chevelure de serpents. Ensuite, il lui restera à régler ses comptes avec Athéna!

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